Loufocités franglophones

Pour apprécier, il faut être moyennement bilingue, anglo/franco. Voici une histoire qui traite des aléas de l’usage des langues, un apprentissage qui n’a d’ailleurs jamais fini de m’émerveiller et de me surprendre.

The solutions follow, at the end of the dialogue. See how far you can get before consulting them. Enjoy!  

C’est une conversation entre deux potes. Brian, anglophone et dégourdi, donne des conseils à Jacques, francophone et plus réservé, sur les meilleures stratégies pour aborder une fille. Jusqu’ici, rien de plus banal. Ce qui colore la situation, c’est qu’autant Jacques que Brian s’obstinent à parler la langue de son copain. Qu’ils le fassent par bienveillance pour l’autre ou pour montrer que la barrière de la langue ne constitue pas un obstacle à leur amitié, le résultat est néanmoins quelque peu confondant.

They manage well enough with basic conversation, stringing together subject, verb and complement with relative ease. It’s the translation of typical colloquial expressions that gets them into trouble. Whether it is the unwitting substitution of homophones, the unfortunate choice of synonyms (making them up if need be) or the use of expressions too deeply rooted in their respective languages’ idiosyncratic cultures, Jacques and Brian come up with sentences that are often humourous, at times troubling and almost never very clear. Strangely enough though, the flow of their conversation doesn’t seem to suffer, as if, in spite of everything, they manage to understand each other. This demonstration of “linguistic osmosis” would be even more convincing if we were to learn how their project worked out…

« Bonjour, Hi! lance Jacques.

— Hi, bonjour! answers Brian.

— Take a look at that girl. She has some dog, no?

— Oui, c’est un vrai concombre frais.

— I’d like to talk with her, but I have the bitch.

— Tu me tires la jambe!

— Not at all. For me, talking to a girl is not a thin thing.

— C’est un bouton pression! Je te montre comment, si tu es en haut pour ça.

— It would make my business, but I think she already has a small friend. That’s where the sock hurts.

— Tu sais, en ce jour et age, ça ne devrait pas t’arrêter.

— But if he catches me stealing his blond, he’ll fart his notch!

— Oui, je suis d’accord, il est grand et en forme de violon, mais juste pour le disque, je sais que c’est un type heureux-aller-chanceux. Invite-là au cinéma, je suis certain qu’il ne dira rien.

— OK, it’s not looking at me, but what will happen if she pulls the worms from my nose and then tells him that you helped me. He’ll make it into a plate.

— Il ne me fait pas peur; s’il essaie, je lui dirai simplement de frapper la route. Écoute, veux-tu la rencontrer cette fille?

— Put some on!

— OK, alors vas lui demander si elle est gibier pour le cinéma.

— If she said yes, it would be nauseous. But let’s put she says no! What do I do then?

— Chaque maintenant et plus tard, ça peut arriver. Elle te donnera alors une excuse lamentable comme « Je me sens en peu sous la météo. »

— So what can I do to pull my pin from the game?

— Tu dois en remettre, lui dire que c’est le meilleur film en ville, qu’il y aura du popcorn, des liqueurs douces et le reste; tout le kit et la caboudille.

— Sapristi! s’exprime Jacques dans son français natal. Il se reprend rapidement. That’s going to cost a lot. I hope she’s worth the candle.

— For Chrissake! utters Brian, lapsing momentarily into English. He continues, still annoyed, but in French. Maintenant, tu cherches ma chèvre! Je te croyais sonné par cette fille.

— I’m crazy about her, but I just want to be able to hold the blow, financially.

— Si tu es sérieux, tu devras t’attendre à piétiner la facture.

— Alright, I’ll find a way; if necessary, I’ll work in the dark.

— Beaucoup mieux! Si tu veux atteindre ton but, tu dois apprendre à appeler les tirs.

— OK, but after the movie, how to I stop her from folding luggage?

— Tu dois à tout prix prolonger la soirée, sinon tu seras de retour au un carré. Invite-là à souper chez toi; mais ne lui sers pas des laissés-pardessus.

— That falls battery. I have some calf’s brain in the fridge. She’ll think I’m intelligent.

— Ouch, avec un sens de l’humour comme ça, ça va être toucher et aller. Je m’en tiendrais à quelque chose de plus populaire si j’étais toi et surtout, évite les baillons courants.

— I’ll have you know that I once won the Pointe Calumet Optimist Club’s humorist of the year award. I beat all the other participants with flat stitching.

— Très impressionnant, mais à mon avis, je garderais ça pour toi. Revenons à ton opération séduction. N’oublie pas de te mettre tout en poupée. Fait lui sentir qu’elle est spéciale, qu’avec toi, elle a gagné le pot à Jacques.

— Understood! I’ll pull myself with four pins.

— Là tu cuisines! Un dernier point : quand vous serez rendus chez toi, la porte de ta chambre devrait être légèrement un bocal. Et n’oublie pas de faire ton lit; ça doit paraître invitant.

— Count on me and thanks for your advice, I owe you a proud candle.

— Ç’a été un morceau de gâteau; merci à toi de m’avoir fait confiance.

— There’s no what.

— Bye, salut, says Brian.

— Salut, bye, responds Jacques.»


Solution

Revoici le texte, cette fois-ci avec l’expression dans sa propre langue entre parenthèses et sa traduction en italiques.

Here, you’ll find the same story, but with the expressions in their native tongue in parentheses and their translation in italics.


« Bonjour, Hi! lance Jacques.

— Hi, Bonjour! answers Brian.

— Take a look at that girl. She has some dog (a du chien) — pretty hot, no?

— Oui, c’est un vrai concombre frais  (a real cool cucumber) — une belle nana.

— I’d like to talk with her, but I have the bitch (j’ai la chienne) — I’m scared.

— Tu me tires la jambe (pulling my leg) — fais marcher!

— Not at all. For me, talking to a girl is not a thin thing (pas une mince affaire) — not easy.

— C’est un bouton pression (snap) — une bagatelle. Je te montre comment, si tu es en haut pour ça (up for that) — à la hauteur.

— It would make my business (ferait mon affaire) — suit me fine, but I think she already has a small friend (un petit ami) — boyfriend. That’s where the sock hurts (où le bât blesse) — the problem.

— Tu sais, en ce jour et age (in this day and age] — aujourd’hui, ça ne devrait pas t’arrêter.

— But if he catches me stealing his blond (blonde) — girlfriend, he’ll fart his notch (va peter sa coche) — blow a fuse!

— Oui, je suis d’accord, il est grand et en forme de violon (fit as a fiddle) — en forme, mais juste pour le disque (for the record) — pour ton information, je sais que c’est un type heureux-aller-chanceux (happy-go-lucky type) — boute en train. Invite-là au cinéma, je suis certain qu’il ne dira rien.

— OK, it’s not looking at me (ça ne me regarde pas) — it’s none of my business, but what will happen if she pulls the worms from my nose (me tire les vers du nez) — draws it out of me, and then tells him that you helped me. He’ll make it into a plate (en fera un plat) — blow it into a big thing.

— Il ne me fait pas peur; s’il essaie, je lui dirai simplement de frapper la route (hit the road) — aller se faire foutre. Écoute, veux-tu la rencontrer cette fille?

— Put some on (Mets-en) — You bet!

— OK, alors vas lui demander si elle est gibier (game) — partante pour le cinéma.

— If she said yes, it would be nauseous (écoeurant) — fantastic. But let’s put (mettons) — say she says no! What do I do then?

— Chaque maintenant et plus tard (Every now and then) — De temps en temps ça peut arriver. Elle te donnera alors une excuse lamentable comme « Je me sens en peu sous la météo (under the weather) — grippée »

— So what can I do to pull my pin from the game (tirer mon épingle du jeu) — pull it off?

— Tu dois en remettre, lui dire que c’est le meilleur film en ville, qu’il y aura du popcorn, des liqueurs douces et le reste; tout le kit et la caboudille (kit and caboodle) — bataclan.

— Sapristi! s’exprime Jacques dans son français natal. Il se reprend rapidement. That’s going to cost a lot. I hope she’s worth the candle (vaut la chandelle) — worth it.

— For Chrissake! utters Brian, lapsing momentarily into English. Still annoyed, he continues in French. Maintenant, tu cherches ma chèvre (are getting my goat) — m’énerves! Je te croyais sonné par cette fille.

— I’m crazy about her, but I just want to be able to hold the blow (tenir le coup) — survive financially.

— Si tu es sérieux, tu devras t’attendre à piétiner la facture (foot the bill) — en payer le prix.

— Alright, I’ll find a way; if necessary, I’ll work in the dark (travaillerai au noir) — work under the table.

— Ça c’est mieux! Si tu veux atteindre ton but, tu dois apprendre à appeler les tirs (call the shots) — prendre le contrôle.

— OK, but after the movie, how to I stop her from folding luggage (plier bagage) — leaving?

— Tu dois à tout prix prolonger la soirée, sinon tu seras de retour au un carré (back to square one) — à la case départ. Invite-là à souper chez toi; mais ne lui sers pas des laissés-pardessus (left-overs) — restes.

— That falls battery (ça tombe pile) — that’s perfect. I have some calf’s brain in the fridge. She’ll think I’m intelligent.

— Ouch, avec un sens de l’humour comme ça, ça va être toucher et aller (touch and go) — limite. Je m’en tiendrais à quelque chose de plus populaire si j’étais toi et surtout, évite les baillons courants (running gags) — farces plates.

— I’ll have you know that I once won the Pointe Calumet Optimist Club’s humourist of the year award. I beat all the other participants with flat stitching (à plate couture) — fair and square.

— Très impressionnant, mais si j’étais toi, je garderais ça pour moi. Revenons à ton opération séduction. N’oublie pas de te mettre tout en poupée (get all dolled up) — sur ton trente-six. Fait lui sentir qu’elle est spéciale, qu’avec toi, elle a gagné le pot à Jacques (jackpot) — gros lot.

— Understood! I’ll pull myself with four pins (tirerai à quatre épingles) — dress to kill.

— Là tu cuisines (cooking) — parles! Un dernier point : quand vous serez rendus chez toi, la porte de ta chambre devrait être légèrement un bocal (ajar) — entrebâillée. Et n’oublie pas de faire ton lit; ça doit paraître invitant.

— Count on me and thanks for your advice, I owe you a proud candle (fière chandelle) — debt of gratitude.

— Ç’a été un morceau de gâteau (piece of cake) — rien; merci à toi de m’avoir fait confiance.

— There’s no what (Il n’y a pas de quoi) — Think nothing of it.

— Bye, salut, says Brian.

— Salut, bye, responds Jacques. »

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admin
Industrial Designer and Educator with a passion for photography.

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