Dans “Zen in the Art of Writing” de Ray Bradbury, j’ai lu ces paroles tirées d’une chanson jazz des années 20 :
It ain’t no sin, to take off your skin and dance around in your bones”
J’ai été accroché par l’image qu’elles suscitent d’une liberté sans pudeur ni limites. En y réfléchissant, j’ai cru qu’elles pouvaient porter un message de libération salutaire et j’ai écrit un poème pour résumer ma réflexion.
Si comme moi ça t’obsède De sortir de ton bled Et de prendre le chemin vers la gloire Pensais-tu y arriver En tentant de monter Sur tes genoux toutes les marches d’l’Oratoire ? Si tu compte faire ta marque Que pour toi, le monde craque J’ai un truc, mais c’est pas évident Tu vas m’dire qu’ç’a pas d’sens Mais j’me fous de c’que tu penses Même ma blonde m’donne raison d’temps en temps Cette formule un peu dingue Pour se r’dorer la carlingue Ça marche juste pour quelqu’un qui a du guts Pas un plouc bon à rien Mais un brave citoyen En mesure d’accepter l’paradoxe La sagesse populaire Voudrait que pour plaire C'toujours mieux d’en beurrer bien épais D’après moi c’est l’inverse Dans ce cas-ci la sagesse Du dicton « Less is more » s’avère vrai! J'admets que c’est dur De lâcher son armure D’effeuiller toutes ses pelures jusqu’au coeur Mais le génie qui sommeille Faut bien l’sortir d’la bouteille Et l’exposer au grand jour sans pudeur J’ai une image à ce propos C'est de toi sans ta peau Et qui danse la java en squelette T’as pu mal de l’arthrose Pis pense-y quand t’expose Juste tes os pu besoin de bobettes Si t’as peur des frissons J'ai du stock et du bon C’est ce qu’y faut pour te chauffer la couenne Lâche-toi lousse pour une fois T’enfreins aucune loi, pis J’ai un chum à la haute cour suprême Imagine-ça, t’es tout nu Gambillant sans retenu Un squelette qui aime ça avoir du fun La video de ta cavale Elle est devenue virale Pour tes fans t’es rendu un Top Gun De Bankok au Pôle Nord Ton publique il t’adore L’ascension de ta gloire garantie P’y en plus de ça c’est cool De savoir que t’écoule Des produits dérivés en christi Une étoile si brillante Peut aussi être filante Profites bien avant que ça se gâte Si on s’met à fouiller Et de ton manège à douter Va falloir t’rhabiller à la hâte Si cela te chagrine Réjouis-toi change de mine La partie pour autant n’est pas morte Ma recette elle présente Une défense convaincante À la guerre c’est le squelette qui l’emporte J’comprends que t’es méfiant Et perplexe devant Ces idées qui virent tout à l’envers Elles prennent tout leur sens En fonction d’expériences Que j’ai vécues et m'sont devenues salutaires J’ai appris l’ABC De confesser mes péchés À l’école c’était obligatoire Les premiers vendredis Tu gagnais l’paradis En avouant tes conneries dans le noir Il fallait faire le bilan De tes erreurs p’tits et grands Tes niaiseries tu devais égrainer Y a des fois tu grattais Pour en trouver des vrais C’était souvent bien plus simple d’inventer Les détails de tes fautes T’étais seul, avec d’autres Le curé il voulait tout savoir C’était ensuite la sentence En fonction de l’offence Il devait prendre ça dans un grand répertoire La mort sans confesse C’était plate en calvaisse Courir un tel risque serait trop bête Pour les plaisirs de la chair T’allait droit en enfer J’trouve ça raide quand c’était juste dans ta tête Le pire crime des soutanes Cette confession en cabane C’était comme crier dans l’fond d’l’oreiller Tu chuchotes tes mots Dans l’oreille d’un sot Tu sais même pas s’il est encore réveillé Ce que j’trouvais anormal C’est que dans l’confessionnal Tu cachais tout ce que t’avais de plus beau Si j’ai commis une sottise J’voudrais que tout l'monde s’en avise J’ai pas honte d’afficher mes accrocs Ces histoires qu’on raconte Qui nous rongeaient de honte C’était censé purifier nos pensées De ces sombres symboles Tant de l’église que de l’école Mes pensées m’ont enfin libérés Voilà donc d’où ça vient Cette idée que je soutiens Que laver son ligne sale en publique Vaut mieux qu’un échange Avec un démon ou un ange En cachette ça m’parait illogique Résumons cette affaire Tes faiblesses faut pas taire Ta conscience expose-la aux regards Sans remords sans regrets Les aveux ça permet À ton squelette de sortir du placard Attends pas à demain Pour te lancer dans le chemin Et de mettre ma recette à l’épreuve Avoue tous tes crimes Tes phantasmes en prime Laisse ta vie s’écouler comme un fleuve Si ça t’aide à franchir Des barrières à l’avenir Tu seras quitte pour une belle aventure Celle de t’faire des amis Les meilleurs t’ont choisi En t’voyant le squelette, sans parure.